Tout allait pour le mieux : Benyamin Netanyahou avait préservé son immunité en s’alliant aux plus extrémistes des ultra-orthodoxes et des ultra-nationalistes. Il leur avait confié entre autres la gestion de la Cisjordanie occupée, accélérant la colonisation sous forte protection militaire et promettant son annexion prochaine. Il avait convaincu une partie du monde que l’opposition à son gouvernement ou au sionisme, n’était que de l’antisémitisme. Jérusalem unifiée paraissait devenue la capitale d’Israël grâce à Donald Trump. L’un après l‘autre les pays arabes signaient des accords avec Israël faisant leur deuil de la question palestinienne. Gaza, comme les camps de réfugiés des alentours, prison à ciel ouvert, survivait sous perfusion humanitaire de la communauté internationale et le Hamas la dirigeait, alimenté périodiquement par des fonds qataris versés avec l’accord d’Israël. L’Autorité Palestinienne était devenue un fantôme. Quelques incidents sporadiques survenaient de temps à autres mais Benyamin Netanyahou allait réaliser, enfin, le rêve de son père.
C’est dans ce contexte que la barbarie du 7 Octobre a sidéré Israël et une partie du monde[1] suscitant un immense effroi devant tant de sauvagerie, compassion avec les victimes, condamnation sans réserve des auteurs et de leurs inspirateurs et émotion comme toujours bien volatile de la « communauté internationale[2] ». Bien entendu, ces crimes de guerre du Hamas, et de l’ignoble dictature iranienne qui l’arme et le soutient, sont indiscutables et injustifiables.
Tout comme le sont les excès inadmissibles de la réplique d’Israël qui détruit indistinctement combattants, population et infrastructures civiles de Gaza violant sans retenue toutes les règles du droit international.
Pourtant Joe Biden, le plus fidèle allié d’Israël avait averti dès le 18 octobre dernier : « Mais je vous mets en garde : pendant que vous ressentez cette rage, ne vous laissez pas consumer par elle, a-t-il déclaré. Après le 11 septembre, nous étions furieux aux États-Unis. Et tandis que nous recherchions et obtenions justice, nous avons également commis des erreurs. »
Les répliques du tsunami
Il n’aura alors fallu que quelques jours pour que l’antisémitisme et l’islamophobie explosent dans le monde laissant les extrémistes de tous bords exhiber la misérable exaltation de leur haine. Il n’est pas besoin de savoir pour hurler, ni de comprendre pour condamner.
Pourtant, tous les juifs du monde ou même d’Israël ne sont pas des suppôts de la droite israélienne ou du Likoud de Benyamin Netanyahou [3]. Pourtant tous les palestiniens ne sont pas islamistes[4] et tous n’approuvent pas les massacres du 7 Octobre, même si la discréditation de l’autorité palestinienne[5] par Israël, la violence injustifiable des colons en Cisjordanie, la brutalité aveugle de l’armée israélienne, le blocus de Gaza depuis 20 ans et la dérive incroyable de Benyamin Netanyahou ces dernières années ne leur ont pas offert d’autre perspective politique que le Hamas et la haine d’Israël.
On peut encore observer qu’au moyen orient la « rue arabe » soumise depuis des décennies à de longues colonisations suivies de dictatures, a une sympathie naturelle pour les perdants de Palestine et une hostilité bien entretenue aux gagnants éternels de l’Occident. Tout comme on peut aussi observer que la diaspora juive, peuple pourchassé de l’histoire, a une sympathie naturelle pour le peuple juif d’Israël. Il serait pourtant criminel d’en conclure que tous les arabes ou musulmans sont des assassins en puissance ou que tous les juifs sont des suppôts inconditionnels des extrémistes d’Israël.
Le fond des positions
En réalité, depuis plus d’un siècle (voir résumé historique à la fin de cet article), la droite du mouvement sioniste rêve de créer un état juif sur l’ensemble de la Palestine mais doit, pour y conserver la majorité, pousser les palestiniens à l’exil[6] et refuser le droit au retour des réfugiés exilés. Elle proclame sans fin la fameuse déclaration Balfour de 1917 qui promet « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour les Juifs » en oubliant que la déclaration se poursuit ainsi: « étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine », précaution reprise dans la résolution 181 de l’ONU qui en 1947 autorisa la création de l’état d’Israël.
La solution imaginée par le Likoud et ses prédécesseurs, qui ignorent toutes les résolutions de l’ONU depuis 1947, était d’obtenir un silence international sur la question palestinienne[7], de tenir 2 millions de palestiniens parqués dans Gaza (ou mieux, de les déporter ailleurs), un minuscule territoire sous blocus total, et de coloniser progressivement Jérusalem Est et La Cisjordanie en y conservant un minimum de palestiniens[8]. Jamais aucun gouvernement israélien de droite n’a pris une décision contraire à ce but. Certains membres du gouvernement israélien ont même murmuré qu’il était de la responsabilité de la communauté internationale et plus particulièrement de l’Europe d’accueillir les palestiniens.
On pourrait même se demander si certaines autorités israéliennes, qui avaient reçu tant d’informations sur la préparation du 7 Octobre[9], n’ont pas laissé faire, pensant trouver là un prétexte unique de se débarrasser de Gaza.
Quant au Hamas, qui rêve à voix haute d’une Palestine aux palestiniens, l’histoire dira si ses crimes ont rendu service aux palestiniens, mais une chose est certaine, ses crimes et la réaction démesurée du gouvernement Netanyahou servent la Russie et l’Iran dans leur projet de fracturer l’occident et de l’opposer chaque jour un peu plus à un « sud global » fantasmé[10]. Pourrait-on là aussi imaginer que la Russie et l’Iran n’aient rien fait pour décourager le Hamas ?
Vers un retour à la réalité ?
Quoi qu’il en soit, la barbarie de l’un, comme l’intransigeance de l’autre ne sauraient cacher la réalité de la situation : au-delà de l’émotion actuelle, un grand nombre d’israéliens savent que la paix ne viendra qu’avec une solution réaliste pour les palestiniens et beaucoup de palestiniens savent qu’ils devront cohabiter avec Israël et seraient prêts à un compromis recherché sur la base des multiples plans négociés entre 1993 et 2005. Même le Hamas a intégré ces notions dans sa charte de 2017.
En 1993, Yitzhak Rabin, 1er ministre travailliste d’Israël et ancien chef d’état-major de Tsahal pendant la guerre de 1967 montra, avec le concours de Bill Clinton, président démocrate des USA, qu’il était possible de trouver un accord traçant un chemin vers la paix avec Yasser Arafat, terroriste palestinien et alors ennemi N° 1 d’Israël, leader d’une organisation qui avait commis entre 1969 et 1985 8000 attaques terroristes (dont 435 en dehors d’Israël) totalisant 650 morts israéliens[11]. Benyamin Netanyahou et le Likoud n’ont jamais cessé de fustiger et de vider de sa substance cet accord refusant toute idée de solution à deux états et assez complices d’une présence du Hamas à Gaza qui offrait une voie pour la diabolisation des palestiniens et limitait l’influence de l’Autorité Palestinienne. Symétriquement le Hamas refusera également cette solution qui donnait l’exclusivité de représentation des palestiniens à L’OLP.
Comme toujours, dans les difficultés, ce sont les plus simplistes et les plus extrémistes qui essentialisent des communautés sans laisser aucune place à la diversité des individus. Ce sont eux qui cultivent les haines et conduisent inéluctablement leurs peuples au désastre.
En pratique, il faut plus de courage pour faire la paix (et accepter les concessions qui vont avec) que pour faire faire la guerre aux autres[12]. Depuis plus d’un siècle, faute de solution politique, les violences répondent aux violences dans une escalade sans issue ni perspective, et les peuples, désespérés, confient leurs destinées à des dirigeants de plus en plus extrémistes. Il est peut-être temps de constater l’échec de cette escalade, de rechercher enfin une solution politique qui respecte les droits de chaque peuple et d’écarter, les pyromanes qui ont intérêt au conflit, entre autres l’arc iranien, la Russie, les dirigeants du Hamas et Benyamin Netanyahou et ses intolérables alliés.
Il faut évidemment une solution de long terme et une transition qui tienne compte de la peur et de la haine de chacun des camps. On peut rêver un instant du surgissement de vrais hommes d’état[13] de chaque côté, les crises les plus profondes ayant parfois dans le passé suscité de tels miracles[14]. Il y faudra également de très importants moyens financiers mais ils peuvent sans doute être trouvés tant certains états ont à perdre de la poursuite de la crise. Il y faudra enfin quelques arbitres à poigne capables de fluidifier la transition mais aussi d’en faire respecter les règles, une question un peu plus compliquée[15].
On pourrait relire avec profit les principes de la résolution 181 de l’ONU qui en 1947 permit la création de l’état d’Israël[16] et pourrait, ajustée à la situation présente, constituer le socle d’une nouvelle démarche :
- Reconnaissance du droit du peuple juif à avoir un état démocratique en Israël, admettant en son sein les palestiniens qui s’y trouveraient à sa délimitation et respectant leurs droits
- Reconnaissance du droit des palestiniens à disposer d’un état indépendant viable, démocratique, admettant en son sein les juifs qui s’y trouveraient à la création et respectant leurs droits
- Interdiction ultérieure de colonisation croisée.
- Statuts de Jérusalem à affiner
- Perspectives et indemnisation des palestiniens réfugiés y compris à l’extérieur de la Palestine.
En 2007, Ehud Olmert[17], 1er ministre, déclarait : « Si la solution à deux états devient impossible, Israël se retrouvera dans la même situation que l’Afrique du Sud, face à un combat palestinien pour l’égalité du droit de vote et ce sera la fin d’Israël ».
Benyamin Netanyahu a choisi sa voie…Mais les Israéliens auront peut-être la sagesse d’en choisir une autre.
Petite histoire (très) résumée du conflit
Jusqu’à la chute de l’empire ottoman
Malgré des proclamations extravagantes[18], le processus historique contemporain ne commence concrètement qu’au milieu du XIXe siècle lorsque la Palestine qui comprend alors le territoire revendiqué par Israël et l’actuelle Jordanie est rattaché à l’empire ottoman. Le réveil des nationalismes en Europe amène en Palestine des juifs originaires de Russie, de l’Europe de l’est et du Yémen. Devant l’antisémitisme croissant de l’Europe de l’Est et de la Russie, le sionisme, qui prône un foyer national juif autour de Sion[19], est théorisé en 1897 par Theodor Herzl, journaliste austro-hongrois. Sous la pression l’émigration s’accentue, vers les Etats-Unis, la France et plus marginalement vers la Palestine.
En 1917, La France et l’Angleterre, en difficulté face aux allemands et aux ottomans, ont besoin du soutien des arabes auxquels ils promettent un grand état arabe uni[20], et de l’intervention des Etats-Unis pour laquelle l’appui des juifs semble indispensable. Une lettre rédigée par Arthur Balfour avec l’accord des deux gouvernements est envoyée à Lionel Walter Rothschild, l’un des principaux soutiens du mouvement sioniste déclarant : « le Gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour les Juifs et fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine».
Le mandat britannique
Suite à la fin de la 1ere guerre mondiale et à l’effondrement de l’empire ottoman, le peuple palestinien est interrogé en 1919 par une commission américaine et se prononce massivement contre le projet sioniste. Sans tenir compte de ce résultat, la Palestine[21] est confiée en 1920 au mandat britannique, mandat incluant les promesses de la déclaration Balfour.
Début 1919, Fayçal, futur roi d’Irak et futur roi éphémère de Syrie signe avec Chaïm Weizmann[22] un accord qui accepte la création d’un état juif séparé en Palestine sous réserve de la création du grand état arabe unifié promis en 1917, mais les anglais et les français s’étant déjà réparti le Liban, l’Irak, la Palestine et la Syrie en 1916[23] ne permettront pas la concrétisation de cet accord.
La même année, Chaïm Weizmann déclare : « Nous demandons la possibilité de nous installer en Palestine et, quand nous serons la majorité, nous en réclamerons le gouvernement ». En 1922 le recensement britannique donne une population totale de 752 048 habitants dont 589 177 musulmans, 83 790 juifs, 71 464 chrétiens et 7617 autres. Dès 1920, les escarmouches se multiplient entre palestiniens qui défendent leur territoire contre cette immigration excessive, juifs qui souhaitent s’y implanter et britanniques qui gèrent la région.
Dès 1923, Vladimir Jabotinsky, leader du Parti Révisionniste, aile droite des sionistes qui donnera naissance plus tard à l’Irgoun[24], au Hérout en 1948 puis au Likoud en 1973[25] écrit : « je considère qu’il est absolument impossible d’expulser de quelque manière que ce soit les Arabes de Palestine, où vivront toujours deux peuples… les Arabes de Palestine n’accepteront jamais la transformation de la Palestine arabe en un pays à majorité juive. […] Que le lecteur passe en revue tous les exemples de colonisation dans d’autres contrées. Il n’en trouvera pas un seul où elle se soit faite avec l’accord des indigènes. Je crois et j’espère que nous pourrons leur donner des garanties contre l’expulsion, ou pour l’égalité des droits […] mais la « muraille d’acier » (c’est-à-dire une armée juive) est le seul moyen d’y parvenir ». Le sionisme, pour lui, ne peut s’imposer que par la force, c’est à dire par une armée forte et une immigration massive
Sous la pression, les autorités britanniques tentent tardivement, sans succès, de limiter l’immigration juive[26] qui s’accélère et provoque des émeutes palestiniennes et arabes dont la grande révolte de 1936-1939. En 1945, une étude montre que la population a atteint 1 845 560 habitants, dont 1 076 780 musulmans, 608 230 juifs (33% du total, 7 fois plus en nombre qu’en 1922), 145 060 chrétiens et 15 490 personnes d’autres groupes.
Dans son journal du 20 décembre 1940, Yosef Weitz[27] notait : « Il doit être clair qu’il n’y a pas de place pour deux peuples dans ce pays (…), et la seule solution, c’est la Terre d’Israël, au moins la partie occidentale de la Terre d’Israël[28], sans Arabes. Il n’y a pas de compromis possible sur ce point ! (…) Il n’y a pas d’autre moyen que de transférer les Arabes d’ici vers les pays voisins. (…) Pas un village ne doit rester, pas une tribu bédouine. »
Des mouvements armés juifs s’opposent aux palestiniens, mais juifs et arabes finissent par s’opposer, y compris par les armes, aux anglais qui, faute de trouver une solution, renoncent à leur mandat.
De la création d’Israël à la conquête
L’ONU travaille sur deux hypothèses : la constitution d’un découpage en un état palestinien, un état juif et Jérusalem sous statut international ou un seul état regroupant juifs et palestiniens, les pays arabes et les palestiniens penchant pour cette solution. Le 29 novembre 1947 l’ONU vote à la majorité des 2/3 (abstention des anglais) la résolution 181 pour le découpage avec 55% de la superficie pour l’état juif. Ce découpage est rejeté par tous les pays arabes et par les extrémistes juifs dont l’Irgoun de Menahem Begin et le Lehi d’Yitzhak Shamir[29].
Immédiatement une quasi guerre civile embrase le pays et quelques contingents de volontaires des pays voisins (environ 3000 hommes) viennent appuyer les palestiniens. En 6 mois jusqu’à mai 1948 les troupes juives, armées par la Tchécoslovaquie, viennent à bout des palestiniens et provoquent l’exode de près de 400 000 palestiniens.
Israël proclame son indépendance le 14 mai 1948 sur un territoire plus large que celui de la résolution 181 et est attaqué immédiatement par les états voisins. Israël est armée par les pays de l’est et les soviétiques qui cherchent à éliminer les anglais. Les pays arabes sont (faiblement) armés par la Grande Bretagne en raison du blocus décidé par l’ONU. Avec quelques brèves trêves, la guerre dure jusqu’au début 1949 : Israël, vainqueur, annexe 77% de l’ancienne Palestine mandataire (contre 55% dans le vote de l’ONU de 1947) plus Jérusalem ouest. L’Égypte administre la bande de Gaza et la Jordanie récupère la Cisjordanie et Jérusalem Est. Ces lignes de frontière sont appelées « ligne verte ». 720 000 palestiniens de plus ont fui et sont réfugiés dans les zones voisines. Suite à l’hostilité arabe générée par ce conflit, l’exode massif des juifs des pays arabes (les sépharades) commence, qui amènera 600 000 d’entre eux en Israël. La population juive d’Israël passe ainsi de 700 000 en 1948 à 2.4 millions en 1967.
En décembre 1948, Israël vote une loi de saisie des terres appartenant à des personnes qui n’étaient pas présentes entre décembre 1947 et aout 1948 en violation de la résolution 194 de l’ONU votée à cette époque[30]. Les anciens villages palestiniens sont détruits et leurs terres réparties.
En décembre 1949, David Ben Gourion, chef du gouvernement proclame Jérusalem capitale d’Israël en violation du plan de l’ONU de 1947. Le 5 juillet 1950, le gouvernement israélien accorde la citoyenneté israélienne à tout juif ayant mis le pied en Israël.
En 1959, le Fatah de Yasser Arafat est fondé pour « libérer tout le territoire palestinien de l’entité sioniste » et créer une « Palestine démocratique non confessionnelle » ouverte aux juifs, musulmans et chrétiens sans distinction d’ethnie ou de religion. Il distingue clairement le peuple juif du sionisme et commence, à partir de 1965, une lutte armée contre l’état israélien. Ces actions renforcent considérablement chez les palestiniens la notoriété du Fatah qui prendra en 1969 le contrôle de l’OLP.
En juin 1967 Israël lance une guerre contre l’Égypte, la Jordanie et la Syrie et la gagne en 6 jours. Elle occupe alors :
– le Sinaï, qui sera rendu à l’Égypte en 1979
– la bande de Gaza (qu’elle occupera jusqu’en 2005),
– Jérusalem (incluse dans Israël pour sa partie ouest en 1949, pour sa partie Est en 1967, déclarée comme sa capitale unifiée en 1980, déclaration condamnée par l’ONU dans les résolutions 476 et 478, capitale reconnue par Donald Trump en 2017, reconnaissance condamnée par l’AG de l’ONU, capitale déclarée de la Palestine par l’autorité palestinienne en 1988 (non reconnue)),
– la Cisjordanie (occupée en 1967, toujours considérée comme occupée à ce jour sauf par les USA depuis Donald Trump). La population juive de cette zone de 5800 km2 est passée de 5000 en 1967 à 710000 en 2023. La Cisjordanie est confiée pour une petite partie (en théorie 18% mais en pratique 3%) à l’Autorité palestinienne lors des accords d’Oslo en 1993, massivement colonisée depuis et cernée d’un mur en béton. La colonisation, l’occupation et le mur ont été condamnés par plusieurs résolutions de l’ONU.
– le plateau du Golan (toujours occupé aujourd’hui, occupation condamnée par l’ONU mais reconnue par Donald Trump en 2019).
En Novembre 1967, le conseil de sécurité de l’ONU vote à l’unanimité la résolution 242 qui acte 3 points :
- Rejet de toute acquisition de territoires par la violence,
- Retrait des territoires occupés en 1967[31],
- Reconnaissance mutuelle de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région, liberté de navigation sur les voies d’eau internationales de la région et juste règlement du problème des réfugiés.
Elle est reprise concernant Jérusalem dans les résolutions 476 et 478 de 1980 (unanimité moins abstention des USA). Ces résolutions ne seront jamais appliquées par Israël.
De la guerre des 6 jours aux accords d’Oslo
En 1970, après quelques tentatives de renversement par l’OLP, le roi de Jordanie réplique en massacrant quelques milliers de palestiniens lors du Septembre Noir et en chassant Yasser Arafat et ses troupes vers le Liban.
L’occupation de la bande de Gaza depuis 1967 a mis en contact Israël avec les frères musulmans qui s’y étaient implantés sous l’occupation égyptienne. Israël trouve un compromis tacite avec eux en contrepartie du financement de la construction de nombreuses mosquées et œuvres sociales. Dans les années 1970 Israël favorise ces mouvements islamistes qui s’opposent violemment aux mouvements palestiniens laïcs dont l’OLP, principal souci des israéliens en raison de ses multiples attentats. Israël reconnait d’ailleurs ces mouvements en 1978, rapidement encouragé par les Etats-Unis qui voient dans les islamistes un allié contre les soviétiques en Afghanistan. La situation évoluera à partir de la 1ere intifada (révolte des palestiniens contre la colonisation en 1987) avec la création du Hamas en 1987-1988 qui se lance dans l’action militaire à partir de 1989 et dans les attentats contre les civils à partir de 1991 puis plus fortement après les accords d’Oslo en 1993 et les attentats des extrémistes israéliens.
Il est difficile de définir précisément le Hamas dont les positions successives oscillent en fonction des personnalités et des circonstances : mouvement nationaliste islamiste sunnite vivement opposé à l’existence d’Israël selon sa charte de 1988 mais proposant en 2017[32] : « l’établissement d’un État palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem pour capitale, (…) avec le retour des réfugiés et des déplacés dans leurs maisons dont ils furent expulsés est une formule de consensus national »[33], et ajoutant : « le Hamas ne combat pas les juifs parce qu’ils sont juifs, (mais lutte contre) les sionistes qui occupent la Palestine». Main tendue ou poudre aux yeux ? De 2012 à 2017, le Hamas soutient l’opposition Syrienne face à Bachar al Assad et le gouvernement yéménite face aux Houtis. Dès 2014 le Hamas combat l’État islamique à Gaza, avec l’appui d’Israël et de l’Égypte et condamne en 2015 les attentats du 13 novembre en France.
Début Octobre 1973, l’Égypte et la Syrie attaquent simultanément et surprennent Israël lors de la Guerre du Kippour qui affaiblit Israël en interne et son image à l’international. Le conseil de sécurité, à l’unanimité, vote le 22 octobre la résolution 338 qui exige un cessez-le-feu (qui a lieu), réitère la validité de la résolution 242 de 1967 et demande le début immédiat de négociations.
Le très fort soutien américain à Israël durant cette guerre conduit les pays arabes, déjà échaudés par la mise en place du dollar flottant qui pénalise leurs revenus, et en position de force suite aux limites de la production de pétrole des États Unis, à décider le 17 octobre un embargo sur le pétrole, puis à un quadruplement de son prix (de 2.32$/baril à 9$/baril, soit en valeur 2023, de 16.2$ à 62.85$!. Cette hausse amplifie une crise économique naissante dans les pays consommateurs et augmente considérablement les revenus des pays pétroliers, qui acquierent ainsi un fort pouvoir d’influence, utilisé partiellement à la diffusion d’idéologies religieuses.
La guerre du Kippour aboutit aussi aux accords de camp David en 1978, signés entre Menahem Begin (ex leader des terroristes de l’Irgoun) et Anouar al Sadate (ex animateur d’un réseau d’espionnage pro allemand durant la 2e guerre mondiale et terroriste anti-anglais au sein des frères musulmans ensuite). Le traité de paix israélo-égyptien de 1979 matérialise ces accords en normalisant les relations Israélo-égyptiennes et en rendant à l’Égypte le Sinaï débarrassé des colonies et des bases militaires juives. Le refus total par le gouvernement israélien de contreparties concernant le sort des palestiniens, malgré la très forte pression des Etats-Unis, conduira à l’exclusion de l’Égypte de la ligue arabe et à l’assassinat de Sadate par des islamistes en 1981.
L’OLP, réfugiée au Sud Liban depuis 1970 et en conflit avec les factions chrétiennes du Liban, poursuit ses attentats et ses attaques d’Israël qui intervient de plus en plus fréquemment au Liban, l’ensemble aboutissant à la guerre civile de 1975. La Syrie, en intervenant au nord, obtient une première pause en 1976 et la concentration des phalanges chrétiennes dans le Sud, qui concluront une sorte d’alliance avec Israël contre les palestiniens et plus discrètement contre la Syrie. De 1979 à 1983 les services secrets israéliens organisent, sous fausse couverture, une vaste campagne d’attentats au sud Liban pour créer le chaos entre syriens, libanais et palestiniens et pousser ces derniers à d’autres attentats qui permettront à Israël d’entrer au Sud Liban. En juin 1982 Israël envahit le Liban en traversant les lignes d’interposition de l’ONU et poursuit sa mission jusqu’à Beyrouth, faisant sa jonction avec les phalanges chrétiennes. L’OLP émigre en Tunisie sur des bateaux français avec l’accord des américains et laisse sans protection les centaines de milliers de palestiniens réfugiés dans les camps au Liban. Quelques jours plus tard, avec la complicité de l’armée israélienne qui contrôle la zone, 3 à 400 miliciens libanais entrent dans le camp de Sabra et Chatilla et y massacrent entre 500 et 3500 réfugiés en 48h[34]. D’immenses manifestations protestent en Israël contre ce massacre et la commission d’enquête israélienne reconnaitra la responsabilité indirecte d’Ariel Sharon, ministre de la défense, et de plusieurs autres hauts responsables israéliens.
C’est en 1982 que les populations chiites du Sud Liban, en butte aux violences israéliennes dans leur zone, et pour beaucoup réfugiées près de Beyrouth et ignorées de leur gouvernement fondent le Hezbollah, rapidement soutenu par l’Iran.
De 1967 à 1987, Israël développe une politique de colonisation des territoires occupés (Golan, Gaza, Cisjordanie, Jérusalem Est) qui soutient les colons, y compris militairement, leur attribue des terres « expropriées », leur fournit eau, électricité et infrastructures, autorise la création de milices d’autodéfense. Cette politique fait passer la population israélienne de ces territoires de moins de 10 000 à près de 200 000. Parallèlement, surtout à partir de 1977, les palestiniens sont poussés à partir et font l’objet de nombreuses limitations de leurs activités et déplacements, de détentions administratives souvent sans jugement.
Une longue période d’escarmouches et d’attentats s’en suit jusqu’à la première intifada de 1987, soulèvement spontané et imprévu des palestiniens contre la colonisation et les difficultés économiques. Un soulèvement qui réunit palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et arabes d’Israël, qui favorise aussi la déclaration d’indépendance de l’état palestinien en 1988 (état reconnu par environ 136 états en 2017), la naissance du Hamas et enclenche le processus de paix qui conduisit à la conférence de Madrid en 1991 organisée conjointement par les Etats-Unis[35] et L’union Soviétique, laquelle lance le processus qui conduit aux accords d’Oslo en 1993.
Ces accords préparent la constitution d’une solution comprenant la création d’un état palestinien sur Gaza et la Cisjordanie après une période de négociation jusqu’en 1998, la reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP, la création d’une autorité palestinienne. Les questions des colonies, du retour des réfugiés palestiniens, de la sécurité d’Israël et du statut de Jérusalem sont en attente de négociation. Des accords complémentaires ont été signés en 1995 et 1998 mais le processus n’a pas abouti à ce jour.
Le sabotage de la paix
Dès la signature, la droite nationaliste israélienne cherche à torpiller ces accords, notamment par des attentats contre les palestiniens. Le Hamas rejette également ces accords et réplique à son tour par des attentats suicides en 1994 et 1995. Dans le climat d’une extrême violence verbale conduite par le Likoud et son dirigeant Benyamin Netanyahou contre les accords d’Oslo, Yitzhak Rabin, 1er ministre en exercice, est assassiné en 1995 à la fin d’une manifestation pour la paix par un ultra nationaliste israélien.
Après le mémorandum de Charm el Cheikh du 4 septembre 1999 qui trace une route, un nouveau cycle de négociations s’ouvre en juillet 2000 sous la présidence de Bill Clinton, en présence de Ehud Barak, 1er ministre travailliste israélien, et de Yasser Arafat président de l’Autorité Palestinienne, avec le sommet de Camp David II, puis début 2001 avec le sommet de Taba. Les négociations, qui marquent cependant des avancées importantes, échoueront sur des concessions territoriales représentant 3% de la Cisjordanie, la répartition du contrôle des lieux saints[36], le retour des réfugiés palestiniens et la restitution de leurs anciennes propriétés.
L’échec des négociations qui a irrité les palestiniens, la provocation d’Ariel Sharon le 28 sept 2000 sur l’esplanade des mosquées et la scène de la mort du jeune Mohammed al-Durah abattu 2 jours plus tard par des balles israéliennes, filmée par France 2 et diffusée dans le monde entier, lancent la 2e intifada (2000-2005). Ce cycle de violences mutuelles conduit à la construction de la barrière de séparation[37], et au désengagement de Gaza. Ariel Sharon, qui pense la situation intenable, décide de sortir de la bande de Gaza fin 2005 après 38 ans d’occupation, et de détruire les colonies israéliennes qui s’y trouvent[38]. Le plan ne sera pas négocié avec les palestiniens. Les troupes israéliennes se retirent effectivement, mais Israël conserve le contrôle total des frontières terrestres et maritimes, de l’espace aérien, de la fourniture d’eau et des réseaux d’évacuations, des télécommunications, et de l’électricité. Israël contrôle et taxe les importations à Gaza et se réserve le droit de toute opération militaire. Divers entretiens entre Ariel Sharon (qui quitte le Likoud pour fonder un parti plus centriste) et Mahmoud Abbas (qui vient de remplacer Yasser Arafat) n’arriveront pas à un accord et leurs efforts seront constamment contrecarrés par la droite Israélienne, le Hamas et le Jihad islamique.
Deux initiatives seront lancées en 2003.
L’une, dénommée « feuille de route pour la paix » sera négociée entre l’ONU, l’Union Européenne, les Etats-Unis et la Fédération de Russie, fixe des étapes pour arriver à un accord complet sur une solution à 2 états avant 2005. L’autorité palestinienne accepta la feuille de route mais n’avait aucun moyen de l’appliquer, Ariel Sharon l’accepta mais avec 14 réserves majeures qui la vidaient de toute substance. La feuille de route est donc restée sans suite.
L’autre, menée par un ancien ministre israélien et un ancien ministre palestinien à l’initiative d’un chercheur suisse aboutira à un accord dénommé Initiative de Genève, compatible avec la feuille de route, soutenu par de très nombreux responsables politiques étrangers, et sera malgré tout combattue par Ariel Sharon et le Hamas.
Le retrait des israéliens de Gaza en 2005, sans concertation, met aux prises le Fatah, largement discrédité par l’absence de résultats dans la création d’un véritable état palestinien et une corruption massive, et le Hamas qui remporte une majorité absolue aux élections de 2006 sur l’ensemble du territoire. Les Etats-Unis et Israël ne veulent pas reconnaitre le gouvernement issu de ces élections (qui ne sont pas contestées) et une lutte fratricide s’engage entre le Fatah, encouragé par les Etats-Unis et le Hamas. Elle aboutira de fait en 2007 à un gouvernement du Hamas à Gaza et un gouvernement du Fatah sur la Cisjordanie et Jérusalem (gouvernement théorique puisque l’essentiel est sous la responsabilité réelle d’Israël et que 61% de la surface de la Cisjordanie est interdite aux palestiniens [39]). Israël décide alors un blocus total de Gaza. Le Hamas décide de remplacer les attentats par des lancements de roquettes sur Israël qui riposte, sans solution politique, par d’innombrables interventions militaires (12 en 17 ans ; le bilan humain de cette période est le suivant : côté palestinien, 1 900 combattants et 2 800 civils tués ; côté israélien, 100 combattants et 23 civils tués[40]).
De 2006 à 2009, des efforts importants sont faits par le gouvernement israélien d’Ehud Olmert (parti Kadima) pour arrêter, voire réduire la colonisation en Cisjordanie (mais pas à Jérusalem Est), mais le 1er ministre sera renversé sur des soupçons de corruption et remplacé par Benyamin Netanyahu qui, progressivement relancera cette colonisation, légalisera des colonies illégales et promettra de les annexer aux élections de 2019. Donald Trump, à partir de 2017, reconnaitra Jérusalem comme capitale unifiée d’Israël, reconnaitra la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan et approuvera la colonisation en Cisjordanie. Pourtant ces colonies sont condamnées par plusieurs résolutions du conseil de sécurité de l’ONU. De 2010 à 2017 le nombre de colons israéliens a augmenté de près de 200000 et atteint 630000 en 2020 (chiffres ONU 2020).
Le 19 juillet 2018, après 10 ans d’efforts, Benyamin Netanyahu fait voter la « loi fondamentale[41] -Israël état nation du peuple juif », qui, en opposition avec la déclaration d’indépendance de 1948,[42] et à plusieurs résolutions du conseil de sécurité de l’ONU, déclare notamment :
L’État israélien est le siège national du peuple juif, dans lequel il jouit de son droit naturel, culturel, religieux et historique à l’autodétermination.
La langue de l’État est l’hébreu[43].
La capitale de l’État : Jérusalem, complète et unie, est la capitale israélienne.
Le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État israélien est propre au peuple juif.
L’État considère le développement de la colonisation juive comme une valeur nationale et agira pour encourager et promouvoir sa création et sa consolidation.
Aucune mention n’est faite des habitants arabes ni du caractère démocratique du pays.
Le « plan de paix » de Donald Trump, de janvier 2020, a été fait sans aucun échange avec les palestiniens, délégitimant toujours plus l’Autorité Palestinienne au profit du Hamas.
En décembre 2022, le gouvernement Netanyahu VI est le fruit d’une coalition (minoritaire en voix) entre le Likoud et plusieurs partis d’extrême droite. Des postes essentiels (finances et défense[44], intérieur, santé, sécurité nationale[45], travail et affaires sociales, éducation, construction et logement, Jérusalem et patrimoine, implantations[46], identité juive nationale, agriculture) sont confiés aux partis ultra-orthodoxes ou d’extrême droite rassemblés sur une ligne totalement anti palestinienne et pro-colonies.
Tous les ingrédients d’une montée illimitée de la violence…qui n’a pas tardé à surgir.
[1] Environ 50 pays regroupant le tiers de l’humanité comprennent le droit d’Israël à se défendre mais leur soutien s’émousse, 20 pays soutiennent le Hamas regroupant 5% de la population mondiale et plus de 100 pays regroupant les deux tiers de l’humanité ne prennent pas partie. On peut également noter que le Hamas n’est considéré comme organisation terroriste que par une trentaine de pays dont ne font partie ni la Norvège ni la Suisse. Le 12 décembre 2023, 153 pays de l’ONU ont voté pour un cesser le feu immédiat, seuls 10 ont voté contre (détail du vote https://x.com/ONUinfo/status/1734687656456642647?s=20 )
[2] On peut penser, parmi des centaines d’exemples, aux invasions russes de l’Ukraine (20 à 30 000 civils tués), aux massacres de l’Armée de Résistance du Seigneur (1986 à aujourd’hui, 100 000 morts), du 11 septembre 2001 (3000 morts), de Srebrenica (1995, 8000 morts), du Rwanda (1994, 1000000 morts), de Tian Anmen (1989, 241 à 10000 morts), de Halajba (1988, 5000 morts), des Khmers rouges (1975-1979 1500000 morts), de Guangxi (1966-1976, 150 000 morts), de Budapest (1956, 2500 morts), de Setif (1945, 5 à 1000 morts), d’ Oradour sur Glane (1944, 700 morts) de Nankin (1937, 40 à 300 000morts), de la shoah (1941-1945 6 millions de morts), de Katyn (1940, 4400 morts), de My lai (1968, 3 à 500 morts), Boutcha (2022, 458 morts), et à tant d’autres (https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_guerres_contemporaines )
[3] Aux élections de 2022, le Likoud a obtenu 23.41% des voix, le Shas (extrême droite ultra-orthodoxe) 8.25%, le judaïsme unifié de la Torah (ultra-orthodoxes ashkénazes) 5.88%, le parti sioniste religieux (extrême droite) 10.84% soit 48.38% des voix pour 64 sièges (sur 120) au parlement.
[4] L’autorité palestinienne et l’OLP sont depuis toujours des organisations qui se revendiquent laïques.
[5] Qui avait reconnu Israël, s’était engagé sur une solution de cohabitation en signant les accords d’Oslo en 1993, a coopéré avec Israël sans jamais rien obtenir, pas même l’arrêt de la colonisation
[6] En 2017, environ 6,9 millions de Juifs (3.1 enfants par femme) et 6,5 millions d’Arabes (3.8 enfants par femme) dont une population à très fort taux de croissance : les Juifs ultra-orthodoxes (6.7 enfants par femme, 1 enfant juif sur 2 en Israël est d’une famille ultra-orthodoxe). Population à répartir sur 28000km2 dont 6000 pour la Palestine au sens strict (Gaza (360km2), la Cisjordanie et Jérusalem Est), 1150 pour le plateau du Golan, 20700 pour l’état d’Israël. La population totale de palestiniens en 2020 est de 5.1M entre Gaza et la Cisjordanie (dont 2.3M réfugiés), 1.9M en Israël sans oublier 3.3M de réfugiés palestiniens dans des camps en Syrie, au Liban et en Jordanie. Source https://fr.timesofisrael.com/47-millions-de-palestiniens-en-cisjordanie-et-a-gaza-dernier-recensement/ et https://fr.timesofisrael.com/avec-une-population-qui-va-doubler-dici-30-ans-comment-israel-va-se-loger/
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_de_la_Palestine
[7] Objectif essentiel des accords d’Abraham proposés par Donal Trump, objectif presque atteint avant le 7 Octobre
[8] A l’inverse de toutes les résolutions de l’ONU, Donald Trump a validé Jérusalem comme capitale unifiée d’Israël et donné son accord à la poursuite de la colonisation
[9] Voir, par exemple enquête parue dans le Point du 14 décembre 2023
[10] Tout comme ce conflit met en difficulté Joe Biden dont l’électorat est très partagé sur ce sujet
[11] Ministère affaires étrangères israélien cité par Wikipédia
[12] Rappelons-nous, le seul dirigeant israélien qui ait réellement œuvré pour la paix avec les palestiniens en signant les accords d’Oslo en 1993 a été assassiné par un juif extrémiste religieux.
[13] Mahmoud Abbas, compte tenu de son âge et de sa trop longue faiblesse avec Israël ne peut plus tenir ce rôle, mais il existe plusieurs dirigeants palestiniens, parfois en prison, qui pourraient avoir la force de conduire les palestiniens vers la paix s’ils trouvaient en face des dirigeants israéliens au niveau de l’histoire.
[14] On peut à ce titre observer combien de furieux « terroristes » dans l’histoire sont devenus des dirigeants respectés
[15] On peut peut-être espérer que les Etats-Unis distinguent la défense indispensable de l’existence d’un état d’Israël du soutien excessif aux dérives de ses gouvernements, que l’Europe sorte enfin de son inexistence et que les riches états arabes de la région participent à la solution.
[16] Qui fut bafouée immédiatement par Israël alors qu’elle ne tenait pourtant aucun compte des demandes palestiniennes et arabes de l’époque
[17] Membre du Likoud jusqu’en 2005, puis de Kadima dès sa création, il était en 2007 à la tête d’une coalition comprenant Kadima, un parti de centre gauche et les ultra-orthodoxes du SHAS
[18] Admirons l’un et l’autre camp creusant inlassablement le sol d’Israël pour savoir quel est le premier peuple de la région, quête aussi ridicule que celle de savoir si l’ADN de l’homo sapiens nous autoriserait à revendiquer l’Afrique ou si Nice est africaine du paléolithique, turque du néolithique, ukrainienne de l’âge du bronze, grecque, romaine, italienne ou française. On pourrait d’ailleurs objecter qu’Abraham, ancêtre commun est le patriarche des trois religions. Un point est clair : Entre la chute du 2e temple (70 après JC) et la 1ere vague d’immigration juive moderne en 1881, la présence d’une population juive a été marginale ou très intermittente dans la région, 10000 juifs au XVIe s, environ 24000 en 1880 sous la domination ottomane.
[19] Sion désigne en fait aussi bien tout ce qui personnifie la présence et la bénédiction de Dieu que la ville de Jérusalem. Dans le catholicisme, Marie, mère de Jésus est désignée comme fille de Sion.
[20] Qui comprendrait à peu près la Syrie, l’Irak, la Palestine, la Jordanie et le Liban
[21] Qui comprend à cette époque la « Transjordanie », à l’est du Jourdain, devenue depuis 1946 la Jordanie
[22] Sioniste modéré, il sera le 1er président de l’état d’Israël
[23] Lors des accords Sykes Picot
[24] Faction armée terroriste qui se bat contre les civils palestiniens de 1937 à 1939 et de fin 1947 à mi 1948 et contre les britanniques de 1944 à1947
[25] Le Herout, parti de droite sioniste créé en 1948 par Menahem Begin qui était leader de l’Irgoun dissoute à la même date, prône entre autres la guerre de conquête pour s’emparer de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de la Jordanie. Brièvement associé au pouvoir après la guerre de 1967, il sera l’élément central du Likoud fondé en 1973 et dirigé par le même Menahem Begin.
[26] Largement organisée et encouragée par la Haganah, armée « de défense » juive.
[27] Directeur du département foncier du Fonds national juif chargé de l’acquisition des terres palestiniennes, cité par le monde diplomatique (archives de décembre 1997) et repris par Wikipédia
[28] Ce qui est appelé partie ouest désigne ce qui est à l’ouest du Jourdain (Cisjordanie, Israël et Gaza), la Palestine de l’époque comprenant encore la Jordanie qui n’en fut détachée qu’en 1946
[29] Les deux organisations sont considérées comme terroristes par les anglais et leurs deux dirigeants deviendront premiers ministres d’Israël
[30] Résolution qui indique que les réfugiés qui le souhaitent doivent pouvoir « rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et vivre en paix avec leurs voisins » ; les autres doivent être indemnisés de leurs biens « à titre de compensation ».
[31] Texte de la version française, La version anglaise dit « retrait de territoires occupés ». Les deux versions étant officielles pour l’ONU
[32] Texte intégral de la charte 2017 du Hamas (en anglais) https://www.middleeasteye.net/news/hamas-2017-document-full
[33] AFP et le Monde et France info 2 mai 2017, l’expression consensus national faisant référence à un consensus entre les mouvements palestiniens
[34] Les bilans varient selon les sources et de nombreux témoins indiquent que les milices ont emmené une quantité considérable de cadavres en camion hors des camps pour alléger le bilan officiel
[35] Il s’agissait d’une promesse faite aux états arabes de la région par le président Bush pour obtenir leur adhésion à la 1ere guerre du golfe visant à libérer le Koweit
[36] Mais les Israéliens reconnaissent la souveraineté des palestiniens sur Jérusalem Est et son statut de capitale des palestiniens et les palestiniens reconnaissent la souveraineté des Israéliens sur Jérusalem Ouest et son statut de capitale de l’état juif.
[37] La barrière, longue de près de 700km isole la Cisjordanie mais sans respecter la « ligne verte » et en empiétant largement sur le territoire de Cisjordanie pour protéger des colonies juives. La cour de justice internationale et l’AG de l’ONU ont condamné cette barrière
[38] Benyamin Netanyahou s’opposera à ce plan
[39] https://www.un.org/unispal/fr/faits-et-chiffres/
[40] https://fr.wikipedia.org/wiki/Bande_de_Gaza#cite_note-111
[41] Ce qui en fait une des lois à caractère constitutionnel d’Israël. https://knesset.gov.il/spokesman/eng/PR_eng.asp?PRID=13978
[42] Qui assurait entre autres « une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe » ainsi que « la pleine liberté de conscience, de culte, d’éducation et de culture »
[43] La langue arabe perd son statut de 2e langue d’état
[44] À Bezalel Smotrich qui souhaite un état théocratique et l’annexion de toute la Palestine ainsi que la ségrégation dans les hôpitaux. Il commence l’année 2024 en prônant l’implantation de colonies à Gaza et estime que la population palestinienne de Gaza doit être encouragée à émigrer.
[45] A Itamar Ben-Gvir, poursuivi et condamné à de nombreuses reprises par la justice israélienne
[46] A Orit Strook, issue d’une colonie d’Hébron